Aix : le bilan, par Christian Raffalli

Publié le par Gaëlle Lenfant

Bonjour,

Mon ami et camarade Christina Raffalli a écrit dernièrement un article qui synthétise fort bien la situation de notre ville d'Aix. Je lui ai demandé l'autorisation de le publier ici, il a accepté, voilà pourquoi vous avez la chance, aujourd'hui, de pouvoir lire ce bel article !


En sept années de gestion partisane et pusillanime la droite aura  laissé notre ville s’enliser dans une routine sans avenir et sans vision. Un véritable exploit, quand on sait qu’Aix-en-Provence est une des villes de France qui a connu l’expansion la plus remarquable depuis un demi-siècle, passant d’une cinquantaine de mille habitants à plus de cent quarante mille aujourd’hui. Beaucoup d’Aixois, et pas seulement les nouveaux, ne le savent pas assez. La  vieille cité endormie dans les souvenirs de sa splendeur passée  est aujourd’hui une ville en pleine croissance, au cœur d’une des régions  les plus dynamiques de France. 


Un bel aveu d’incapacité !

Cette expansion qui continue aujourd’hui à un rythme soutenu soulève des problèmes multiples et complexes. Elle exige de nos édiles esprit d’ouverture, rigueur et  imagination. Tout ce qui fait défaut à l’équipe actuelle de droite qui depuis six ans navigue à vue sans projet ni perspective d’avenir. Une équipe tellement dépassée que la maire Mme Joissains-Masini déclarait elle-même il n’y a pas si longtemps que devant l’ampleur des problèmes la meilleure solution serait de… ralentir la croissance ! Un bel aveu, même involontaire, d’incom-pétence et d’incapacité à se projeter dans l’avenir. 


Le Geai paré des plumes du Paon

Aix a connu en quelques années de spectaculaires transformations. Le visage du centre-ville a changé: rénovation du cours Mirabeau, création du quartier Sextius-Mirabeau qui vient de s’achever avec l’îlot A et les Allées Provençales, le Pavillon Noir et le Grand Théâtre de Provence. En périphérie, le nouveau quartier de la Duranne est en plein développement. « MJM »  et son équipe vont bien entendu tenter de s’en attribuer les mérites.  Nous devons rappeler et rappeler encore, car ce n’est pas évident pour tous les Aixois,  que  ces projets ont tous été lancés par  l’équipe municipale précédente, une équipe de gauche animée et entraînée par des socialistes .


Routine et courte vue 

Si à défaut de vision et d’imagination  « MJM » et son équipe avaient été au moins capables de gérer la vie de notre cité  au quotidien ! Là encore l’échec est flagrant. Circulation cauchemardesque dans une des villes les plus polluées de France, saleté des rues, dépôt anarchique des ordures, couloirs de bus – une bonne idée en soi  - bizarrement tracés dans les artères de la ville : une fois à droite, une fois à gauche, une fois au milieu… qui s’y retrouve ? Et les V’hellos de M. Decaux qui restent désespérément attachés à leurs bornes… En revanche nous avons droit à de nouveaux abribus design du même Decaux dont la nécessité n’est pas évidente quand tant d’autres choses manquent à notre ville.  Le projet de gare routière, un des rares lancés  par cette municipalité, est une erreur monu-mentale qui ne fera qu’aggraver les difficultés de circulation. En condamnant définitivement l’accès au centre  ville  par  l’avenue  de l’Europe  et  l’avenue  des Belges, elle rabattrait la circulation vers des voies étroites et déjà saturées. En fait de « nouveauté » ce ne serait que la pérennisation de la gare « provisoire » actu-elle.  Voilà le genre de projet que cette équipe est capable de lancer. Où est l’innovation, où est la vision ?


Ni ghetto ni musée !    

On sait qu’en matière de logement Aix, que ce soit à la vente ou à la location,  est une des villes les plus chères de France. Les ménages à revenus moyens ont du mal à s’y loger  et doivent  aller chercher de plus en plus loin des  logements encore abordables. Quant aux plus modestes, habiter à Aix est devenu pour eux prati-quement impossible.
Face à cette situation que fait la mairie ? Elle ne fait rien. En six ans la mairie actuelle a construit en tout et pour tout douze  logements sociaux :  deux par an ! Bravo Madame le maire, et merci pour les milliers d’Aixois qui ne peuvent se loger aux prix exorbitants du marché. Neuilly, ville chère à M. Sarkozy, ne fait certainement pas plus mal. Un « Neuilly-en-Provence », certains en rêvent peut-être, pas nous.  Pour nous socia-listes l’idée qu’une ville se vide de ses habitants aux revenus les plus modestes est inacceptable. La mixité sociale est pour nous la condition nécessaire d’une vie de la cité  harmonieuse et apaisée. Ni ghettos de riches ni ghettos de pauvres ! 


Le développement compromis

De plus et ce n’est pas le moins grave, la difficulté de loger leur personnel commence à décourager les entreprises de s’installer à Aix et aura bientôt des effets négatifs sur l’économie de notre ville. N’oublions pas non plus que si Aix est une des premières villes universitaires de France, et nous en sommes fiers, elle fait peu de choses pour ses étudiants, dont le logement est chaque année plus onéreux et inaccessible aux familles modestes. Mais les étudiants, ne votent pas, ou si peu, n’est-ce pas… Face à ces problèmes, la ville n’a pas de plan d’urbanisme, pas de réserves foncières.  Pour construire un  équipement public, une école ou une crèche par exemple, la prochaine équipe municipale devra au préalable reconstituer à grands frais  un patrimoine foncier à partir de zéro.


Les Quartiers oubliés

A peine 20% des Aixois vivent dans le centre ville, là où sont l’animation, les commerces, les services.  Pour les habitants des quartiers les plus modestes, c’est autre chose. « MJM » les a oubliés.   Immeubles sous-entretenus, voiries sinistrées, espaces « verts » à l’abandon, insécurité qu’aggrave un éclairage public déficient – où est la police de proximité ? Où sont les équipements sociaux, culturels et sportifs, les locaux associatifs ? C’est aux Aixois moins favorisés, habitants de ces quartiers qu’une équipe municipale  responsable devrait s’intéresser en priorité. Au  contraire ils sont les oubliés. Quelques passages éclair de Mme le maire sur les marchés ne suffiront pas à donner le change à ces Aixois qu’elle a  délaissés et  abandonnés à eux-mêmes.


Christian RAFFALLI
Parti Socialiste

 

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